C'est une forêt, une zone de 80 km2 dans le nord du Mozambique, qui n’avait jusque là jamais été ni cartographiée ni explorée. Un espace sans trace d’activité humaine, les populations qui vivaient aux alentours ayant fui avec la guerre civile. Et si une expédition s'est bien rendue sur place, la découverte a été rendue possible à l'origine grâce à internet.
Parce qu’ils voulaient délimiter une zone de protection de la nature au Mozambique, des scientifiques britanniques du Royal Botanic Garden de Kew ont en fait utilisé Google Earth, le logiciel qui compile des images aériennes et satellites et permet de visualiser la Terre et de zoomer sur certaines régions. C’est là qu’est apparue une zone d’une couleur différente des autres.
En se rendant sur place pendant deux mois, sur les contreforts du mont Mabu lui-même découvert en 2005 et qui culmine à 1.700 mètres d'altitude, les scientifiques ont alors découvert une centaine d’espèces jusque là inconnues, un chiffre très important pour un seul site. Des singes, des antilopes ou encore des papillons au milieu d'arbres de 45 mètres de haut. Et les résultats de leurs recherches, notamment sur les végétaux, sont encore en cours d’étude. Les scientifiques britanniques ne cachent cependant pas leur crainte que cet espace préservé devienne une source de convoitise.