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Guadeloupe
23/10/2009
Par Maité KODA
POLITIQUE. Les collectifs unis contre la "profitasyon"
Le LKP, le Kolektif 5 févriyé et le Front pour l’avenir de la Guyane se sont retrouvés en Guadeloupe pour afficher leur unité et rédiger une déclaration solennelle commune.
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* Union contre la "profitasyon" aux Antilles-Guyane
Les trois organisations à l?origine des grands mouvements de grève du début de l?année en Guadeloupe, Martinique et Guyane se sont retrouvées pendant deux jours en Guadeloupe. Objectif : favoriser une unité d?action lors des combats à venir. Elie Domota, leader du LKP revient sur la situation.
Philippe Pierre-Charles, Elie Domota et Albert Darnal ont rédigé une déclaration solennelle commune © RFO Guadeloupe Unis contre le colonialisme. Unis contre le capitalisme. Les trois organisations à l’origine des grands mouvements de grève du début de l’année en Guadeloupe, Martinique et Guyane se sont retrouvées pendant deux jours en Guadeloupe. Objectif : favoriser une unité d’action lors des combats à venir.
Le LKP guadeloupéen, le Kolektif 5 Févriyé martiniquais et le Front pour l’avenir de la Guyane ont donc rédigé une déclaration solennelle commune.
« Considérant que la situation économique et sociale actuelle existant en Guyane, Martinique et Guadeloupe résulte de la pérennisation du modèle de l’économie de plantation,
(…) que cette économie s’appuie sur des rentes de situation de monopoles, des abus de positions dominantes qui génèrent des injustices,
(…) que ces injustices touchent aussi bien les travailleurs, que les acteurs économiques endogènes », (…) Les travailleurs et les peuples des dernières colonies de la France dans la Caraïbe ont eu raison de s’organiser en collectif, (…) et de se constituer en nouvelles forces à dimension populaire et de masse », écrivent les trois collectifs qui s’opposent farouchement au capitalisme ambiant : « Ces combats s’inscrivent également dans un contexte international marqué par les luttes de la classe ouvrière et des peuples contre le capitalisme et ses dégâts de tous ordres sur la planète ».
"Nouvel équilibre"
« Pour la première fois dans l’histoire de nos pays, ce sont les travailleurs et les peuples en mouvement dans la rue qui ont imposé la satisfaction de certaines de leurs revendications. », ajoutent Philippe Pierre-Charles (K5F), Elie Domota (LKP) et Albert Darnal (FPAG), avant de se féliciter d’avoir établi « un nouvel équilibre entre la puissance coloniale, sa représentation locale et les travailleurs et le peuple en mouvement ».
La déclaration réitère également le désaccord entre le collectif et les organisateurs des Etats généraux de l’Outre-mer. « Les organisations soussignées refusent d’ores et déjà que les conclusions des Etats-Généraux du gouvernement français soient la réponse aux revendications et aspirations des travailleurs », soutiennent- ils.
En attendant l’indépendance
Philippe Pierre-Charles , dirigeant du Collectif du 5 février s’est réjouit de cette rencontre au micro de RFO Guadeloupe : « Ce moment c’est celui du renforcement de l’action commune. (…) Un certain nombre de revendications ne pourront être satisfaites que de manière globale puisqu’elles s’opposent à l’Etat français. Celui-ci devra prendre des dispositions pour que nos peuples puissent vivre décemment jusqu’au jour où nous aurons la détermination, la motivation et la force nécessaire pour gérer nos propres destinées », a-t-il déclaré.
D’ici là, les collectifs reconnaissent ne pas en avoir terminé de leurs luttes. Augmentation des salaires, des minima sociaux, des pensions de retraites, « éradication » de la profitasyon, instauration de nouveaux rapport économiques et sociaux… De nombreuses actions restent à l’ordre du jour. Dont une nécessaire démarche d’explication et de « popularisation » de leurs idées auprès de la population, préconisée dans la déclaration.
Une nouvelle conférence devrait avoir lieu en Martinique en février 2010.
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